Biographie :

Jean-Antoine Léré appartient aux esprits d'une curiosité universelle car il accumule une documentation encyclopédique sur un terroir qu’il sillonne avec enthousiasme et constance. Il lègue à la postérité un savoir demeuré à l'état brut, sous forme de notes et de dessins mais ô combien précieux pour l’histoire picarde.

Pharmacien de formation, Léré se dévoue d'abord assez longtemps à l'administration de sa cité. Après la seconde abdication de Napoléon 1er en juillet 1815, Léré semble s'être désintéressé de la vie publique pour se consacrer entièrement à ses multiples enquêtes. En 1819, il est officiellement chargé par la préfecture de l'Oise, d'une mission de recherches sur les monuments du département. Sa curiosité est universelle : tous les sujets l’intéressent, surtout la botanique qui l’éloigne de son commerce. Léré décrit les monuments civils et religieux. Il fait revivre aussi le cadre de vie et les mœurs de son temps. Ses dessins souvent coloriés, parfois maladroits mais évocateurs, ainsi que ses plans, soigneusement mesurés, accompagnent des notes assez brouillonnes mais qui transcrivent souvent des documents disparus ou difficilement accessibles. Il consigne des événements locaux qui seraient restés ignorés sans lui.

Ruiné en 1823, abandonné par sa femme et sa fille, il est accueilli à l'hôpital général d'où il poursuit ses recherches. En 1836, il offre tout ce qui lui reste à la Ville de Compiègne : ses manuscrits, ses dessins, ses herbiers, ses objets d'archéologie, ses diverses collections, contre une pension viagère de vingt francs par mois. Le contrat est signé par Léré et le Maire, Alexandre Pottier, le 4 février 1837. Léré meurt cinq jours plus tard.

Léré a le mérite de mener des enquêtes sur le terrain et d'observer avec précision. Il sait interroger les témoins du passé et pratique l'histoire orale. Il fait appel aux légendes et relate les coutumes. Ses dessins ont l'incomparable mérite de faire revivre un monde souvent disparu.